Une petite note d’anatomie végétale pour
comprendre d’où vient l’huile de palme.
Tout
d’abord la plante. Il s’agit d’un palmier originaire d’Afrique, nommé Elaeis
guineensis. Il pousse dans des zones chaudes et humides que l’on rencontre
surtout entre les tropiques. Il mesure en moyenne 20 mètres de haut et est
formé d’une sorte de tronc, appelé stipe, terminé par des grandes feuilles
robustes et épineuses. Les fleurs mâles et femelles sont petites et de couleur
crème. Elles sont produites en grosses grappes (appelées inflorescences en
jargon scientifique) à la base des feuilles et sont fort peu jolies, on
n’aurait guère envie de s’en faire un bouquet…
Chez Elaeis guineensis, on trouve sur la
même plante des fleurs mâles séparées des fleurs femelles. Précision importante
car chez d’autres végétaux les deux sexes sont portés par les mêmes fleurs,
alors que dans d’autres cas, les fleurs mâles sont isolées des femelles qui se
trouvent carrément sur une autre plante...
Quelle que soit la situation, chez toutes
les plantes à fleurs, la suite de l’histoire se déroule selon le même principe
que chez l’Homme, à quelques détails près... Le grain de pollen de Monsieur va
être déposé par le vent ou des animaux sur le pistil de Madame et émettre un
long tube rigide qui va le pénétrer (et oui…) pour atteindre l’ovule et y
déposer son sperme. Oubliez l’image du têtard, pas de petite queue gigotante,
le spermatozoïde a ici l’aspect d’une petite sphère. Une fois la fusion magique
effectuée, un petit embryon de plante va se développer. La fleur femelle va
alors changer d’apparence...
Son ovaire va grossir pour se transformer
en fruit et, à l’intérieur, des réserves de nourriture vont être produites
autour de l'embryon pour former la graine. Ces réserves assureront la survie de
la petite plante au moment de la germination de la graine, après que le fruit aura
été libéré de la plante parentale. Chez le palmier à huile, la graine contenant
l’embryon est de couleur blanche. Chaque graine est solidement enfermée dans un
fruit charnu de couleur jaune orangé. Et bien c’est lui qui sera récolté et
broyé pour en extraire la graisse de palme.
La raison pour laquelle l’industrie
agro-alimentaire est tant séduite par cette petite boule de graisse est simple
: sa teneur en lipides, les molécules de gras, peut atteindre la moitié de son
poids ! Cela fait du palmier à huile la première source d’huile végétale au
monde, toutes cultures confondues (source USDA).